Les obésiciels, plus connus sous l’anglicisme « bloatwares » sont des applications très consommatrices en ressources. Ces « logiciels obèses » sont de plus en plus présents sur nos smartphones et ordinateurs et dégradent fortement les performances de ces derniers.
Dans une société se tournant vers des pratiques numériques plus responsables et écologiques, il est intéressant de se demander si ces applications ont encore leur place dans nos vies.
Découvrez dans cet article toute la vérité sur les bloatwares !
Qu’est-ce qu’un bloatware ?
Les bloatwares (de l’anglais « bloat », enfler) sont des logiciels peu performants qui demandent beaucoup de ressources pour fonctionner.
La cause de ce dysfonctionnement : un programme mal développé, peu optimisé ou même rempli de fonctionnalités inutiles.
Les obésiciels peuvent aussi prendre la forme d’applications fonctionnant en arrière-plan de vos appareils électroniques. Souvent utilisés dans la collecte de données, ils sont invisibles aux yeux de l’utilisateur qui ne perçoit qu’un ralentissement désagréable de son téléphone ou de son ordinateur. En effet, la plupart du temps, ces fichiers sont cachés : ils se téléchargent et se mettent à jour sans action de votre part.
Si le terme bloatware est utilisé pour parler de logiciels, nous pouvons également appliquer ce concept pour parler de sites internet. Aujourd’hui certains sites comportent plusieurs milliers de lignes de code là où quelques centaines auraient été suffisantes pour proposer les fonctionnalités essentielles. Cette surcharge d’informations inutiles ralentit le chargement des pages web et détériore l’expérience utilisateur.
Quel est le problème des bloatwares ?
Depuis les années 2010, les appareils informatiques n’ont cessé de gagner en puissance de calcul, permettant aux créateurs de logiciels de concevoir des programmes de plus en plus complexes.
Cependant, cette grande permissivité a créé une sorte de cercle vicieux. Plus les appareils électroniques sont puissants, plus cette puissance est exploitée et saturée par les programmes. De fait, les fabricants de matériel doivent encore améliorer les performances de leurs machines.
Aujourd’hui, de nombreuses applications consomment plus de débit internet ou de puissance que nécessaire car la culture de l’optimisation a quelque peu disparu.
Les obésiciels sont facteurs d’obsolescence
Ce phénomène de « surpoids » est l’une des causes de l’obsolescence rapide de nos appareils électroniques. Au bout de 2 à 3 mises à jour majeures d’un logiciel, celui-ci se met à utiliser des technologies uniquement disponibles sur les machines les plus récentes.
Il y a 10 ans, les ordinateurs comptaient 4Go de RAM là où aujourd’hui, ils en comptent souvent 16Go. Repensez à l’époque où l’on naviguait en 3G sur internet ; aujourd’hui nos téléphones peinent parfois à charger une page en 4G.
Les logiciels sont des outils pour les marques d’appareils électroniques pour prévoir l’obsolescence de leur produit et pousser à l’achat de leurs nouveaux modèles. Cependant, beaucoup d’entreprises n’ont pas d’intérêt à pratiquer ce genre d’actions peu respectueuses des consommateurs.
Les inflagiciels ont de plus lourds impacts environnementaux
Entre la surconsommation de data, et l’obsolescence programmée, les bloatware apparaissent comme la bête noire du numérique responsable. Ce ne sont pas nos logiciels qui devraient définir la durée de vie de nos terminaux !
Si un site ou une application générant peu de trafic de ne consommera que quelques kilowattheures de plus s’il n’est pas très bien optimisé, imaginez Amazon et ses quelque 2,42 milliards de visites mensuelles dans le monde. L’énergie gaspillée (souvent prévenant de gaz et de charbon) serait considérable si le code du site n’était pas optimisé.
Les bloatwares sont des dangers pour la cybersécurité
La multiplication des plugins et des fonctionnalités dans un site ou une application donne un grand choix de porte d’entrée aux hackers. Plus il y a de fichiers à mettre à jour, à entretenir et à surveiller, moins la sécurité de votre logiciel sera garantie.
L’écoconception, la solution contre les bloatwares
Le livre de Frédéric Bordage « Ecoconception web, les 115 bonnes pratiques » révèle que près de 45% des fonctionnalités présentes dans les applications ne sont pas utilisées.
Ainsi, de nombreux experts se questionnent dans l’importance, ou non, de créer des solutions aussi complètes, notamment pour les particuliers. Ces derniers se voit obligés d’installer de volumineux obésiciels alors que seule la moitié des fonctionnalités est utilisée.
Il en va de même pour les sites web affichant des images de hautes résolutions alors que ces dernières n’occupe qu’une partie infime de l’écran.
Comment repérer les bloatwares ?
Si vous êtes engagé dans la pratique d’un numérique plus responsable, vous pouvez mettre en place des audits sur les outils numériques que vous utilisez pour identifier les bloatwares. Il existe souvent des alternatives moins énergivores à ces logiciels et services.
Plusieurs applications existent pour surveiller les performances de ses appareils et repérer les programmes les plus gourmands en énergie et puissance de calcul :
- Intel Performance Counter Monitor est l’outil de monitoring de l’utilisation des processeur Intel
- AMD μProf est l’outil du concurrent AMD
- Moniteur d’activité vous permet de consulter toutes les données relatives à votre Mac
Comment lutter contre les obésiciels ?
Vous ne pouvez pas vous débarrasser de tous vos bloatwares sous prétexte qu’ils sont gourmands en ressources. Certains restent utiles au quotidien.
Pour répondre à ce besoin de créer des applications plus légères et optimisées, certaines agences ou créateurs de solutions informatiques se spécialisent dans l’écoconception, une pratique visant à optimiser le code de son site ou de son logiciel.
En ciblant bien le besoin des consommateurs finaux, il est aisé de concevoir une application plus légère et plus durable. Dans une démarche numérique responsable, un service numérique doit être utile, utilisable, utilisé. L’idée est d’avoir une approche globale du projet et de mettre en place le triptyque suivant :
- Frugalité (éviter d’utiliser certains éléments)
- Sobriété (moins utiliser certains types d’éléments)
- Efficience (intégrer les éléments restants pour en réduire les impacts).
En se basant sur ces principes, il découle plusieurs avantages à l’écoconception :
- Les applications et sites écoconçus répondent à un modèle économique soutenable.
- Leur temps de chargement est plus court ce qui améliore l’expérience utilisateur.
- Dans le cas des sites web, un chargement rapide aura un impact indirect sur le référencement naturel de ces derniers.
- Les performances des services numériques écoconçus sont plus durables ce qui permet de limiter les coûts de maintenance.
- L’optimisation de l’utilisation du cloud grâce à l’écoconception permet de réduire le nombre de cloud et leur puissance ce qui peut représenter des économies importantes pour une entreprise.
L’Agence GW est experte dans la conception responsable de sites et de solutions logiciels. Certifiée numérique responsable de niveau 1, elle saura répondre à vos besoins pour développer des programmes optimisés et limiter leurs impacts environnementaux.
